Album Review : Reborn de Kavinsky

On a écouté pour vous le nouvel album du maître de la synth wave

Musiques
Publié le 13/04/2022 • 3 minutes
Un article de Thomas B.

On a écouté pour vous le nouvel album du maître de la synth wave

En musique, même les choses les plus inespérées peuvent arriver, surtout dans le monde de l’électro.

On le sait, la plupart des DJs, stars ou non, s’imposent un rythme de travail effréné. Obligés d’enchaîner singles, remixes, mixtapes ils mettent souvent leur corps et leur santé mentale à rude épreuve. Heureusement au milieu des étoiles parfois filantes surgissent encore quelques OVNIs qui montrent une autre voie. Eux savent se faire désirer, aiment se faire discrets voire se faire carrément oublier pour mieux créer la surprise à leur retour.  

Kavinsky est de ceux-là. Sortie soignée, promo minimale, après un silence radio de 9 ans le français ressort sa veste teddy et fait renaître son personnage nocturne pour Reborn, son deuxième LP.

Considéré par beaucoup comme le pionnier de la vague synthpop / synthwave et comme un porte drapeau de la French Touch, Kavinsky (Vincent Belorgey de son vrai nom) cultive pourtant un statut d’éternel outsider de la scène électro. En témoignent ses apparitions volontairement rares dans les médias, la dernière était chez Mouloud Achour sur Europe 1 pour la promo du disque

Son empreinte sur l’électro français est pourtant considérable car l’auteur de ‘Nightcall’ a fait des petits : Carpenter Brut (dont le nouvel album Leather Terror est sorti en même temps que Reborn) ou Perturbator. Une nouvelle génération qui a dynamité le style et repoussé ses limites.

La pochette de Reborn by @micmacmute

Ambiance générale

Presque une décennie sépare ce nouvel opus du précédent (OutRun, sorti en 2013). Pourtant Kavinsky fait preuve d’une cohérence implacable et reste fidèle à son style et à son univers.

L’album est sorti le 1er avril chez Record Makers / Virgin Records. Il regroupe 12 pistes 100% synth wave qui reviennent à l’essentiel du genre avec le son caractéristique de Kavinsky. Reborn propose un voyage imprégné de jeux vidéos et de sons 80s avec de nombreux passagers en guest : Morgan Phalen de Diamond Nights, Nico Bogue et sa guitare (grand pote des Ed Banger), Sébastien Tellier, Gaspard Augé de Justice ou encore Prudence a.k.a Olivia Merilahti chanteuse de The Do. 


Dans le moteur du bolide : un son 80s simple et groovy

On commence par le décollage lent et planant de Pulsar. Des synthés atmosphériques qui nous font redémarrer doucement dans la peau du zombie en teddy. S'ensuivent de gros grooves mélodiques et uniques au rythme des 90 bmp de Renegade (au refrain ultra efficace) et d’un Trigger dark et épique.

Puis arrive le temps d’une courte pause rétro-futuriste avec Sébastien Tellier sur ‘Goodbye’. Encore plus planant. On poursuit et on se reprend sur les très pop / funk Plasma et Cameo (seul single de l’album accompagné d’un clip). Un tube radio au groove imparable à la hauteur de The Weeknd.  

Cameo feat. Kareen Lomax, premier clip issu de l’album


On enchaîne avec Zenith, Vigilante, puis vient le coup d’accélérateur de Zombie co-produit par Gaspard Augé. Le titre en forme de clin d'œil appuyé à Maniac, dynamite l’album en s'appuyant sur des arrangements hyper soignés.
Les 2 dernières tracks sont plus hypnotique avec le magnifique Outsider avant la conclusion très douce sans beat de Horizon. Ça y est on a atterri, c’est terminé. On peut se rendormir, mais peut-être pas pour 9 ans cette fois-ci.

Le résultat est un album dynamique, passant par tout un panel d’émotions sur fond de  nostalgie des 80s. Le disque parvient à alterner des moments violents avec une douceur absente du précédent album. Le tout est rythmé et nuancé mais surtout cohérent dans son ensemble. De quoi satisfaire les fans de la première heure.

Côté dates, pas de méga tournée en vue mais Kavinsky sera en live à Lollapalooza le 17 juillet à Paris Longchamp. La billetterie est ici
 

À propos des artistes

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